dimanche 21 décembre 2014

Balade Nature et Patrimoine du 30 novembre 2014

Écaussinnes - Val de la Sennette

Carte - Merci Google !
Rendez-vous est donné ce matin devant le campanile du château fort d'Écaussinnes. Le campanile date du 18ème siècle mais les premières traces d'une place forte remonte au 12ème. Cet ancien passage à gué de la Sennette était à surveiller !
Un campanile est un clocher isolé d'une église - crédit photo: Pierre
La balade de 3 km est un prélude à la Journée de l'Arbre 2014 et à la signature de la charte du PCDN d'Écaussinnes et se situe dans la vallée de la Sennette.
En attendant les retardataires un grimpereau fait son show (pas visible sur la photo !) - crédit photo: Pierre
Malgré le brouillard et l'heure matinale le public est au rendez-vous. Pour ma première balade en tant que (candidat) guide nature le trac n'est pas trop là. Le parcours a bien été préparé et un solide petit déjeuner en compagnie de la famille et des amis m'a mis d'aplomb. (Le premier petit déjeuner nature d'Écaussinnes !)
Chapelle Saint Fiacre avec en arrière plan du groupe la ferme "Lemercier" - crédit photo: Pierre
Premier arrêt après avoir remonté la rue de Seneffe bordée de Tilleuls à grandes feuilles palissées (Tilia platyphylos) : la chapelle Saint Fiacre et la ferme Lemercier. La ferme Lemercier ou de la Basse Cour est surtout connue pour avoir servie de demeure à Blandina Rubens, la soeur du peintre, fin du 16ème siècle. La chapelle date du milieu du 18ème siècle et fût construite "à l'honneur du glorieux St Fiacre pour son intercession afin d'obtenir la fin d'une maladie contagieuse qui régnoit dans ce pays". La maladie était la dysenterie.
Le château dit "du haut" dans la brume - crédit photo: Christiane

Un vieux mur recouvert de lierre et de clématite - crédit photo: Pierre
Sur un vieux mur bordant la basse-cour le lierre (Hedera helix) et la clématite (Clematis vitalba) se chamaillent l'espace. La clématite s'appelle aussi l'herbe aux gueux, car les mendiants du moyen-âge se frottaient le visage avec ses feuilles ulcérantes et se blessaient ainsi volontairement pour susciter la pitié.
L'impression d'un lierre tueur d'arbre est renforcée en hiver lorsque sur un arbre à feuilles caduques (ici une aubépine) le lierre au feuillage sempervirent (persistant) apparaît comme en pleine forme sur un arbre malade - crédit photo: Pierre
Le lierre traîne la mauvaise réputation injustifié d'étouffer lentement les arbres auxquels il s'attaque. Le lierre n'est pas un parasite (contrairement au gui - hémiparasite) et n'utilise l'arbre que comme support, en grimpant droit sur le tronc, sans occasionner de déformations (contrairement au chèvrefeuille qui s'enroule autour du tronc). Il ne gène pas l'arbre et au contraire fournit un habitat supplémentaire aux oiseaux et aux insectes mais il est aussi une source critique de nourriture à la mauvaise saison grâce à sa floraison et sa fructification décalée.
Sous un if, vue sur la grotte Notre Dame de Lourde - crédit photo: Pierre
L’if commun (Taxus baccata) est une espèce dioïque, c’est-à-dire qu’un individu est soit mâle soit femelle, ici nous avons un pied femelle. La maturité sexuelle arrive à partir de 70 ans, comme il y a des baies il a au moins cet âge-là et sans doute beaucoup plus. Les oiseaux, principalement les grives, mangent la baie et rejettent la graine ce qui participe à leur dispersion. La verdure permanente  et la longévité de l’if en ont fait un symbole d’immortalité ce qui lui a peut-être sauvé la vie au moyen-âge où il a beaucoup été planté dans les parcs et les cimetières. Son bois était très recherché pour la fabrication d’arcs et en parallèle a subit des destructions intentionnelles contre sa toxicité.
Orme Charme remarquable - crédit photo: Pierre, Christiane
Cédric : Dis Renée c'est bien un orme hein ? Parce que j'ai un laïus de 10 min dessus.
Renée : Ben non c'est un charme, regarde les fruits là-bas !
Cédric : Oups !

Annie n'a pas son pareil pour faire vivre le patrimoine Écaussinnois ! - crédit photo: Pierre
La première "Grotte de Lourde" d'Écaussinnes a été construite dans un coin sombre de l'église Sainte Aldégonde par le curé et ressemblait plus à un éboulis de pierres vaguement assemblées. Il a fallu, aux paroissiens, attendre 1942 et la mort du curé pour reconstruire une grotte digne de ce nom sur l'ancien champ de tir à l'arc du château. La tradition du tir à l'arc en ce lieu, dit tir au berseault, à donné son nom à la rue "du Bercha".

La rue des Robinettes nous fait passer devant la maison natale d'Onésiphore Tricot dit "Marcel", inventeur du goûter matrimonial, qui donna le nom romantique de tunnel des amoureux au petit passage se trouvant un peu plus loin. 
Haie champêtre - crédit photo: Pierre
La rue se transforme en sentier et longe le parc du château de la Follie, dit aussi "du bas". Une follie, avec deux 'l', est un lieu planté d'arbres. La limite du domaine, de ce côté, est matérialisée par une haie champêtre composée principalement d'aubépines, de charmes, d'érables, de noyers et de sureaux dans lesquelles la ronce et le lierre s'en donnent à cœur joie ! En plus de servir de frontière et de brise vent ce type de haie est une vraie plus-value pour la biodiversité en servant d'abri et de nourriture à de nombreux oiseaux, insectes et petits mammifères.
Feuille de ronce minée par une micro chenille. Par transparence les petites crottes de ce lépidoptère sont bien visibles - crédit photo: Pierre
Les traces d'un habitant de la haie sont visibles sur une feuille de ronce. Stigmella aurella est un micro papillon (il passe par le chat d'une aiguille !) qui pond ses œufs à la surface des feuilles. la petite chenille qui en sort perfore le limbe et se nourri de l'intérieur de la feuille en laissant derrière lui une galerie de plus en plus large au fur et à mesure que la chenille grandi et une ligne sombre d'excréments. 
Seul Michel regarde où il faudrait ! - crédit photo: Pierre
Un pont permet de passer au dessus du Ry à Caillaux, un petit affluent de la Sennette, et de passer dans le tunnel des amoureux. A la sortie sur la gauche la chapelle Saint Ghislain et sur la suite du parcours, à droite, le moulin Ramponneau, l'ancien moulin privé du château du bas. 
Le lamier blanc à gauche et l'ortie dioïque à droite - crédit photo: Pierre
Ne pas confondre le lamier blanc (Lamium album) avec l'ortie dioïque (Urtica dioica). La tige du lamier a une section carrée et ses fleurs blanches (existe aussi dans le même genre en pourpre et en jaune !) font plus de 1 cm. La tige de l'ortie a une section ronde et ses fleurs minuscules sont assemblées en grappes. Si vous hésitez toujours l'ortie pique, le lamier pas !

Un détour par la Rue de la Follie nous amène sur un sentier estampillé "Val de la Sennette" qui suit le cours de la rivière. Des charmes taillés en têtard ont fourni à la ferme du bois de chauffage et aux chouettes d'Athéna et mésanges un abri bucolique.

Retours par la Haute Rue et le côté ouest du domaine de la Follie.
Polypodium vulgare - crédit photo: Pierre
Ce côté du domaine est clôt par un vieux mur qui présente les plantes typiques de ce milieu : lichens, mousses, rue des murailles (Asplenium ruta-muraria), langue de cerf (Asplenium scolopendrium), réglisse des bois (Polipodium vulgare) et ruine de Rome (Cymbalaria muralis)
Polypodium vulgare - détail des sores - crédit photo: Pierre

Asplenium ruta-muraria

Brasserie banale - crédit photo: Pierre
La route mène à l'ancien centre ville d'Écaussinnes Lalaing, actuel quartier de la Bassée. Le lieu regorge d'histoire avec la brasserie et le moulin banal ainsi que l'ancien champ de tir à l'arc populaire qui borde la Sennette. 
Moulin banal - détail - crédit photo: Pierre

Moulin banal - crédit photo: Pierre

Moulin banal - mécanisme - crédit photo: Pierre
Et nous voilà de retour au château pour une bière, un vin chaud et/ou une crêpe juste à temps pour signer la charte du PCDN !
Charte du PCDN - crédit photo: Commune d'Écaussinnes
Merci à tous, à refaire !

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